Plus de quatre siècles d'histoire

En l'état actuel des recherches, les origines du château Monbousquet remonteraient à 1540. A cette époque, le domaine appartient à un dénommé François de Lescours sur lequel les archives restent discrètes.
Un siècle plus tard, en 1682, Monbousquet devient la propriété d’Henri de Gères qui, en 1684, fait aménager la demeure en une agréable résidence à environ 500 mètres des coteaux de Saint Emilion. Commence ensuite une longue séquence de changements de mains successifs à travers les siècles.
En 1750, Jean de Gères hérite du vignoble puis Jean-Jacques de Gères lui succède. Jeanne, fille de ce dernier et nouvelle héritière, épouse François de Carles issu d’une famille originaire de Lorraine, établie dans le Bordelais au cours du XIVe siècle.
Sous l’impulsion de l’illustre famille de Carles, entre 1682 et 1826, le domaine va connaître une importante période d’embellie durant laquelle Monbousquet se forge un patrimoine et une histoire tout à fait remarquables. Lorsqu’en 1779, le général de Carles, fils de Jeanne et François, hérite à son tour de la propriété, il y fait édifier l’habitation principale donnant à Monbousquet son aspect actuel. Le vignoble est encore relativement réduit, mais sa production est réputée. Il épouse en 1795 Marie-Rosalie Vacher. En 1826, contre la moitié du Château de Sale, celle-ci cède Monbousquet à sa belle soeur Marie Gabrielle Desaigues.
En 1835, la propriété est vendue pour 90 000 francs à Monsieur Pierre Saujon qui la cède en 1855 à Monsieur et Madame Lacombe pour la somme de 200 000 francs.
Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, le domaine prospère et atteint une grande notoriété sous la tutelle brève (entre 1858 et 1877) mais inspirée du Comte de Vassal-Montviel. Celui-ci agrandit le vignoble pour lui donner ses dimensions actuelles- son importante superficie en fait alors l’un des plus grands vignobles du pays de Saint Emilion – et s’attache à optimiser les données de la production. Autant d’éléments qui valent au domaine ce commentaire élogieux paru dans l’ouvrage de « Cocks et Féret », en 1865 : « Aujourd’hui, 32 hectares de vignes… cultivées avec tous les soins les mieux entendus, font du vignoble de Monbousquet l’un des plus considérables du pays de Saint Emilion, produisant un vin remarquable par sa délicatesse, sa finesse et son bouquet. »
Monbousquet se démarque des vins de Saint Emilion et devient très recherché dans le commerce. Mais en 1877, ne pouvant plus honorer ses dettes, le Comte de Vassal-Montviel hypothèque le château. L’adjudication est prononcée au profit de Monsieur Bellanger. La 7e édition du « Cocks et Féret » mentionne Monbousquet comme « Cru Bourgeois ». Monsieur Bellanger produit alors 75 tonneaux. Prestigieuse étiquette au XIXe siècle, Monbousquet perd de sa notoriété au début du XXe siècle, période au cours de laquelle différents propriétaires se succèdent.
Il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale et l'arrivée de la famille Querre en 1945 pour que le domaine retrouve peu à peu l'image qui était la sienne quelques décennies auparavant. Daniel Querre, maître vigneron et oenologue, s’attache pendant 30 ans à reconstituer le vignoble. Ses héritiers perpétuent son oeuvre jusqu’en 1992.
En 1993, Chantal et Gérard Perse investissent ce domaine chargé d’histoire. C’est à cette période que se produit le véritable « décollage qualitatif » de la production de Monbousquet. Une heureuse opportunité pour ce grand terroir à la longue histoire, situé à quelques 500 mètres de la côte sud de Saint Emilion…
Dans les mois qui suivent l'arrivée de Gérard Perse à Monbousquet, les données de la production sont totalement repensées, tant côté vignoble (entièrement restructuré et drainé) que côté chais, avec notamment de nouvelles installations de pointe et la création d’un chai de vieillissement nécessaires à l'élaboration d'un grand vin. La demeure fait aussi l'objet d'une rénovation totale. Visionnaire autodidacte, Gérard Perse plante également les premières vignes de vin blanc à Saint Emilion. Ces efforts ne tardent pas à porter leurs fruits et Monbousquet se hisse en 2006 au rang de Grand Cru Classé.
Ainsi, le cru, qui s’inscrivait jusqu’alors très honorablement dans la moyenne des grands vins de Saint Emilion, devient en quelques années, sous la conduite de son nouveau propriétaire, l’un des produits phares de l’appellation, faisant dire à Robert Parker : « Chaque Monbousquet produit sous la houlette de Gérard Perse est exceptionnel. A l’heure actuelle, ce cru est probablement le Saint Emilion, si ce n’est le Bordeaux, le plus exotique et le plus sensuel. »